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Une fois le bateau disparu à l’horizon, Angénora s'essuya les yeux et, afin de leur changer les idées à toutes les deux, elle proposa à Poéné de lui faire des tresses. En rentrant à leur cabane, la fillette demanda dans un dernier sanglot :
– Maman ? Pourquoi Papa et Magon ils sont partis, déjà ?
– Je te l’ai déjà expliqué. Ils se rendent dans la ville de Poséidon pour participer aux grandes cérémonies du solstice.
– Mais nous aussi on va faire une fête pour ça. Ils auraient pu rester ici, avec nous...
– Oui, c’est vrai. Mais comme ça fait très longtemps qu’il est monté sur le trône, l’Empereur a décidé cette année d’inviter plusieurs archontes de son Empire. Ton père ayant été tiré au sort, il se devait d’y aller. Et il a proposé à ton frère de l’accompagner. C’est un très grand honneur.
Poéné parut satisfaite de la réponse. Pourtant, dès qu’Angénora commença à lui brosser les cheveux pour les démêler, elle ajouta :
– Maman, c’est quoi un soltice ?
– On appelle solstice le jour le plus long ou le plus court de l’année. Il y a le solstice d’été et le solstice d’hiver. Poséidon créa l’Atlantide le jour du solstice d’été. Il fit surgir l’archipel des eaux, fit pousser les montagnes et couler les rivières et recouvrit les terres de plantes et d’animaux. Ensuite, il fit apparaître, sur une colline dominant une vallée, deux sources : l’une d’eau froide et l’une d’eau chaude. Réunissant onze hommes parmi les plus sages et les plus valeureux de ses fils, il fit de l’aîné l’Empereur de l’Atlantide, gardien de l’unité de son domaine, et partagea le pays en Dix Royaumes dont il confia la protection à ses dix autres fils. Pour le remercier, l’Empereur et les Dix Rois décidèrent de bâtir à sa gloire, sur les hauteurs de cette colline, la plus grande et la plus somptueuse de toutes les villes du monde, à laquelle ils donnèrent le nom de Poséidopolis. Depuis ce jour, on célèbre le solstice d’été en l'honneur de Poséidon et de la naissance de l’Atlantide.
Poéné se tourna vers sa mère, un peu sceptique :
– Il a vraiment fait tout ça, Poséidon ?
Angénora sourit :
– C’est ce que les gens racontent, Poéné. Mais peu importe : c’est une belle histoire, non ?
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